L'évacuation de ressortissants


Dans le cadre de leurs missions générales, les armées françaises doivent être en mesure de participer, sur décision politique, en tout temps et en tous lieux à la sécurité des ressortissants français à l’étranger.

Lorsque dans un état en crise, cette sécurité est gravement exposée, l’autorité politique française peut décider d’en évacuer ses ressortissants. Si le climat d’insécurité locale ne permet pas d’envisager une évacuation par des moyens civils, l’autorité politique peut requérir l’emploi des forces armées pour en assurer l’exécution.

Une opération d’évacuation de ressortissants se définit comme une opération de sécurité ayant pour objectif de protéger des ressortissants résidant à l’étranger en les évacuant d’une zone présentant une menace imminente et sérieuse risquant d’affecter leur sécurité, lorsque l’Etat dans lequel ils sont localisés, n’est plus en mesure de la garantir.
Opération BALLISTE en 2006
Photo V.FROIDURE - DICOD


Seront évacués sur désignation des services consulaires :
        → les ressortissants français ;
        les double nationaux ;
      → éventuellement, les ressortissants européens ou d’une autre nationalité dans le cadre d’accords diplomatiques.
photos SIRPA-Air

L’instabilité politique de nombreux pays, conjuguée à l’augmentation constante du nombre de ressortissants nationaux, notamment ceux résidant de façon ponctuelle hors des frontières, rend cette mission sans cesse plus complexe.

En outre, les évolutions tant politiques que militaires conduisent à envisager désormais ce type d’opération dans un cadre résolument multinational.



Les opérations d'évacuation


Une opération d’évacuation est, menée dans un contexte interministériel à forte prééminence diplomatique.

Décidée au niveau politique sur recommandation de l’ambassadeur, une évacuation de ressortissants est supervisée par le ministère des affaires étrangères (MINAE), responsable de la sécurité des Français à l’étranger. Lorsqu’une opération militaire est décidée, celle-ci est planifiée et conduite sous l’autorité du chef d’état-major des armées. Le CEMA détient alors le commandement opérationnel de la force engagée.

Compte tenu du caractère interministériel très prononcé de ce genre d’opération, une étroite coordination doit avoir lieu entre les armées et les services du MINAE dans les phases d’anticipation, de préparation et de conduite de l’action.

Une opération d'évacuation de ressortissants peut s'articuler en 3 phases :
         → le regroupement des ressortissants en des points de regroupement (P.R) caractéristiques (par exemple des lycées français, des centres culturels, etc.) après extraction éventuelle par des détachements militaires avant leur transport vers un point d'évacuation (P.E) central ;

            → l'évacuation primaire, phase de transport à partir du P.E (aérodrome local, port, plage, etc.) sur un centre de regroupement et d'évacuation des ressortissants (CRER) ;

Photos V.FROIDURE - DICOD
       → l'évacuation secondaire, où après remise en condition, les ressortissants sont rapatriés sur la métropole.






La chaîne de responsabilité


Les opérations d’évacuation sont conduites dans un environnement caractérisé par la présence de multiples acteurs des différents ministères concernés, d’organismes non gouvernementaux, voire de pays étrangers. Localement, cette situation impose une répartition claire des responsabilités, notamment entre les ministères.


Le ministère des Affaires Etrangères

En cas d’opération militaire, le ministère des Affaires Etrangères (MINAE) doit transmettre au ministère de la Défense la liste des nationalités bénéficiaires de l’évacuation, ainsi que ’ensemble des informations nécessaires à l’évacuation primaire (effectifs, localisation, plans de sécurité étrangers…).
Le MINAE est responsable de l’organisation de l’évacuation dite secondaire des ressortissants. Située en prolongement de l’évacuation primaire, celle-ci est organisée entre le CRER et la destination finale, en général le pays d’origine.


Le ministère de la Défense

Les forces armées engagées dans l’opération sont placées sous le contrôle opérationnel du commandant de la force (COMANFOR). La force est responsable de l’évacuation primaire. Celle-ci se déroule entre les P.R. (exclus) et le CRER (inclus) toujours déployé en zone sûre.


Les moyens d'évacuation


Le mode d'évacuation (terre - air - mer) est décidé en fonction de la situation, des effectifs à évacuer, de l'urgence, de la géographie des lieux et des moyens disponibles.

En général, il est fait appel à :
→  des moyens militaires pour l'évacuation primaire ;
→ des moyens civils affrétés par le ministère des Affaires Etrangères pour les évacuations secondaires (évacuation depuis une zone sécurisée vers un pays tiers ou la métropole).


































 
























   

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